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  • Aure-Elise Laforgue

CHAPITRE ONZE

C O V I D E D I T I O N #3


Cette nuit, j'ai rêvé que j'aimais un homme et que nous avions un bébé. Je ne sais pas pourquoi j'aimais cet homme, c'était un acteur de la série que j'avais regardé juste avant de m'endormir. Ce n'était pas le plus beau, ni le plus charismatique. Ce n'était même pas mon personnage préféré (qui est un grand brun prénommé Alec. Étonnant, n'est-ce pas ?) Mais non, ce n'était pas lui. Et pourtant, quand je le regardais, je savais que je l'aimais. Et même si notre fils lui ressemblait comme deux gouttes d'eau, je savais quand il me souriait que c'était mon enfant.

Cette nuit, j'ai rêvé que cet homme que j'aimais essayait de me tromper parce qu'il ne se sentait plus bien dans notre couple, dans notre maison. Et c'était réciproque. Trop de monde habitait avec nous, et entre eux et le bébé, notre intimité en avait pris un coup. On en arrivait à la conclusion que l'on n'était plus bien dans cette maison, même si elle était surpeuplée de gens que l'on aimait et que l'on considérait comme notre famille, et que la seule solution pour notre bien-être était de nous trouver une maison, à nous.

Cette nuit, j'ai rêvé que je faisais un bond dans le temps, dans le passé, et que j'étais témoin d'une scène entre cet homme que j'aimais dans le présent et ma soeur jumelle, décédée entre temps. J'apprenais dans cette vision que cet homme que j'aimais se droguait à la poudre d'or, qui ressemblait à de la cendre, qu'il était allé à un rendez-vous avec ma soeur jumelle et que cela s'était très mal passé. Et que si le chauffeur de taxi qui l'avait ramenée chez elle n'avait pas été là, cela se serait très mal terminé également.

Cette nuit, j'ai rêvé, et ce rêve a tourné en boucle dans ma tête toute la journée, jusqu'à ce que je le couche sur papier et que je fasse des recherches pour essayer de comprendre ce qu'il signifiait. Cette nuit, j'ai rêvé et j'ai écouté le message que m'envoyait mon inconscient. Chaque détail, de l'amoureux infidèle à la soeur jumelle décédée, en passant par la maison inaccueillante et le bébé aimant... Tout avait un sens, une signification. Tout était là pour me montrer mon mal-être, ma dualité, ce conflit entre mon envie d'être adulte et mon refus de grandir. Et me sommer d'arrêter de refouler ce désir profond de changement.

Cette nuit, j'ai rêvé que j'aimais et que j'étais aimée et c'était perturbant mais doux et réconfortant. Et cela m'a fait prendre conscience qu'il fallait que je change, pour de vrai, pour de bon. Et que, parfois, des phrases toutes faites comme "croyez en vos rêves" peuvent prendre un tout autre sens...

Bref, cette nuit, j'ai rêvé.

Il était temps.


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EPILOGUE

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